Peintre depuis qu’elle a l’âge de tenir un pinceau, convertie depuis son arrivée à Solesmes en 1986, le parcours de sœur Catherine Bourgeois est à l’image de ses tableaux. Sacrés et artistiques.
« Bonjour ! » Un sourire illumine le visage de sœur Catherine Bourgeois quand elle tend la main pour saluer ; son rire interrompt souvent ses phrases.
« Je peins depuis que je suis toute petite. Mon père m’a bien aidée, il m’a encouragée. Comme il était architecte, il me ramenait tout le temps des gros pinceaux, je les prenais dans ma toute petite main. C’était génial ! »
Sa mère, photographe, la soutient également. La famille, parisienne, s’est installée à Solesmes. C’est là que Catherine se convertit. « Ça a été brutal, ça m’est tombé dessus, j’ai compris qu’Il existait. »
« Ne l’inscris jamais aux Beaux-arts »
Jusque-là, Catherine était prof de guitare et a suivi un stage chez un peintre, pris des cours dans une académie libre. « Un ami de mon père, qui était prof aux Beaux-arts, lui avait dit surtout « ne l’inscris jamais aux Beaux-arts », s’amuse sœur Catherine.
Si elle n’a pas de formation particulière, elle n’a jamais cessé de peindre. « Avant, je peignais des trucs vraiment bizarres… Après ma conversion, je peignais toujours mais, en adulte, pour témoigner de ma foi. » Sur ses toiles, des huiles et des pastels surtout, le visage du Christ est partout.
« C’est une peinture des regards », commente le père Alain Rochon, qui suit de près le travail de la sœur. « Je me suis occupé de beaucoup de peintres mais elle, elle est vraiment très douée. »
Il serait réducteur de cantonner les toiles de sœur Catherine à de l’art sacré. Bien sûr, elles sont des témoins de foi et l’artiste elle-même ne refuse pas qu’on l’inscrive dans cette catégorie qui ne doit pas dissuader les profanes, à travers de vraies expositions de peinture, habitées et touchantes.
Adapté d’une interview de Céline Bardy