Retrouvez chaque jour un texte à lire et à méditer
Les méditations, proposées quotidiennement, sont issues d’un bréviaire monastique.
Elles sont majoritairement extraites d’écrits de Pères de l’Église et de grands auteurs chrétiens.
Les lectures des jours de semaine (féries) et des mémoires sont réparties sur un cycle de deux ans (années impaires I et années paires II).
Les lectures des dimanches et des fêtes sont réparties sur un cycle de trois années (A, B et C).
Mercredi de la 2e semaine de Pâques (II) – 2e nocturne
Sermon de saint Augustin, évêque Sermo Guelferbytanus 16, 1-2 : PLS 2, 579-580 Voici que de nouveau le Seigneur apparaît à ses disciples après sa résurrection ; il interroge Pierre et il oblige à affirmer trois fois son amour celui qui par peur l’avait renié trois fois. Le Seigneur est ressuscité dans la chair, Pierre dans l’esprit ; car tandis que le Christ mourait en souffrant, Pierre était mort en reniant. Le Seigneur Christ ressuscite d’entre les morts ; il ressuscita Pierre de son amour. Il l’interrogea sur son amour et il lui confia ses brebis. Mais que procurait Pierre au Christ du fait qu’il aimait le Christ ? Si le Christ t’aime, c’est profit pour toi non pour le Christ ; et si tu aimes le Christ c’est profit pour toi, non pour le Christ. Cependant le Seigneur Christ voulait montrer comment les hommes doivent montrer qu’ils aiment le Christ : il l’a fait clairement en mentionnant ses brebis : M’aimes-tu ? Je t’aime. Pais mes brebis. Aimons-nous et nous aimons le Christ. Si tu n’aimes pas ton frère que tu vois, comment peux-tu aimer Dieu que tu ne vois pas ? En aimant les brebis montre que tu as l’amour du pasteur ; car les brebis elles-mêmes sont les membres du pasteur. Pour que les brebis puissent être ses membres il a daigné être brebis ; pour que les brebis soient ses membres il a été conduit à l’immolation comme une brebis ; pour que les brebis soient ses membres, il a été dit de lui : Voici l’agneau de Dieu, voici celui qui ôte le péché du monde. Mais il y a une grande force dans cet agneau. Veux-tu savoir quelle force s’est révélée dans cet agneau ? L’agneau a été crucifié et le lion a été
Mercredi de la 2e semaine de Pâques (II) – 1er nocturne
Du livre des Actes des Apôtres Ac 6, 1-15
Mardi de la 2e semaine de Pâques (II) – 2e nocturne
Homélie de Basile de Séleucie, évêque Orat. in sanctum Pascha, 1.2 : PG 28, 1082.1083 Le Christ se relevant d’entre les morts a fait de toute la vie des hommes une seule fête. Car transférant jusque dans le ciel la vie de ceux qui habitent la terre, il a donné l’élan pour se mettre en fête. Paul en est témoin, lui dont la langue fait entendre les paroles mêmes du Christ : Notre vie, dit-il, est désormais dans les cieux et c’est de là que nous attendons le Sauveur lui-même, le Christ Jésus. Or, quand on attend, ne se fait-on pas une fête de l’espérance même ? Qui donc, imaginant dans son esprit la venue du Seigneur, n’anticipe pas avec joie l’expérience de ce qui arrivera plus tard ? Qui, s’il entend dire que le roi revêtu d’un corps humain va descendre, n’élève pas sa pensée, ne réjouit pas son âme, devançant par la ferveur de son désir le temps où il le verra ? Aujourd’hui, le Christ ressuscité des morts a été vu de ses disciples ; et même, par une seconde apparition, il a confirmé leur foi en la résurrection. Il a été vu, les portes fermées ; en effet, celui qui a démontré que l’enfer était sans remparts, n’avait pas besoin d’entrer par une porte ouverte ; car, lorsque Dieu ordonne, les lois ordinaires sont suspendues. Auparavant, le Christ avait marché sur le lac, et l’élément liquide s’était couché sous ses pieds de chair, les flots se laissaient mesurer aux pas de ses pieds, et la mer était devenue pour lui un plan solide. Jésus entra, les portes fermées. Par contre, à l’heure de la résurrection, la pierre du tombeau fut roulée, la porte du monument ouverte. Il y a là une sorte de démonstration par analogie.
Mardi de la 2e semaine de Pâques (II) – 1er nocturne
Du livre des Actes des Apôtres Ac 5, 17-42
Lundi de la 2e semaine de Pâques (II) – 2e nocturne
Homélie d’Eusèbe le Gallican, moine Hom. 14, 1-2 : CCL 101, 165-166 Nous savons que le grand et admirable sacrement du baptême fut consacré dès les temps reculés de l’ancienne loi. De siècle en siècle, nul ne l’ignore : comme le bienheureux Moïse faisait sortir de la terre d’Égypte et du joug d’un indigne esclavage le peuple du Seigneur — nul ne l’ignore — pour faire passer au peuple la mer Rouge, l’abîme s’ouvrit, à la stupeur des éléments naturels. En premier lieu, étudions ici avec soin ce qu’un tel esclavage et un tel passage peuvent nous apporter d’édification. Car le bienheureux Apôtre dit : Tout cela fut fait en figure de ce qui nous arrive. Il confirme, par autorité d’en haut, que les signes et les miracles de ce temps-là se référaient aux mystères de la Rédemption future ; car il dit : Nos pères furent tous sous la nuée ; au temps de Moïse, ils furent tous baptisés dans la nuée et dans la mer. C’est donc pour notre salut, oui, pour le nôtre, que la puissance divine, dès ce temps-là, bataillait en conduisant ce peuple : puissance divine merveilleusement riche en ses bienfaits, mais toujours plus riche encore dans l’accomplissement dont ces miracles étaient les promesses. Certes, le bienheureux Moïse fut le chef des Hébreux ; mais, dans la colonne de lumière et de nuée, c’étaient le Fils et l’Esprit Saint qui marchaient à leur tête. Ici, reconnaissons d’abord qu’un peuple docile à écouter ses chefs suit en réalité Dieu lui-même, et que par un homme de Dieu il parvient au salut ; donc les fils d’Israël qui devaient, par des voies difficiles, arriver au séjour du repos et du règne, ont obtenu la faveur d’être accompagnés par Dieu quand ils n’ont pas repoussé le gouvernement de
Lundi de la 2e semaine de Pâques (II) – 1er nocturne
Du livre des Actes des Apôtres Ac 4, 32 – 5, 16
2e dimanche de Pâques (A) – 3e nocturne
« Huit jours plus tard, Jésus vient » (Jn 20, 19-31) Sermon de saint Grégoire le Grand, pape, sur l’Évangile Sermo 45, 5 : CCL 41, 519-520 La première difficulté qui se présente sur cet évangile que nous venons de lire, c’est de savoir comment le corps du Seigneur a pu être un vrai corps après la résurrection et entrer, toutes portes fermées, là où se trouvaient les disciples. Mais il faut considérer que les œuvres de Dieu ne seraient plus admirables si la raison pouvait les comprendre, et que la foi n’a plus de mérite lorsque la raison humaine lui présente un élément de conviction. Or les œuvres de notre Rédempteur, qui nous paraissent incompréhensibles en elles-mêmes, se conçoivent mieux si on les compare à d’autres œuvres, de sorte que la foi en des œuvres admirables soit confirmée par des œuvres encore plus admirables. En effet, ce corps du Seigneur est entré, portes fermées, là où se trouvaient les disciples, et c’est ce même corps qui, à sa naissance, se rendit visible aux yeux humains en sortant du sein clos de la Vierge. Qu’y a-t-il donc d’étonnant à ce que, après sa résurrection, il pénètre, toutes portes fermées, pour vivre éternellement, lui qui, en venant dans le monde pour mourir, est sorti, sans l’ouvrir, du sein de la Vierge ? Mais parce que la foi de ceux qui voyaient ce corps visible était dans le doute, il leur a montré ses mains et son côté, il leur a donné de palper son corps qui était entré, portes fermées. Ainsi il manifesta deux choses merveilleuses et contraires selon la raison humaine, lorsque, après sa résurrection, il montra son corps à la fois incorruptible et palpable. Car tout ce qui est palpable est nécessairement corruptible, et tout ce qui est
2e dimanche de Pâques (II) – 2e nocturne
Sermon de saint Léon le Grand, pape Sermo 50, 3.6: SC 74, 80.82-83 Il n’y a pas de doute, mes bien-aimés, en prenant la nature humaine, le Fils de Dieu s’y est uni très étroitement, au point que, non seulement chez cet homme qui est le premier-né de toute la création, mais encore chez tous les saints, ce n’est qu’un seul et même Christ ; et comme on ne peut séparer la tête de ses membres, on ne peut pas non plus séparer les membres de leur tête. Que Dieu soit tout en tous, cela n’appartient pas à la vie présente, mais à la vie éternelle. Toutefois, même maintenant, il habite son temple, qui est l’Église, sans pouvoir en être séparé, comme il l’a lui même promis : Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. Tout ce que le Fils de Dieu a fait et enseigné pour la réconciliation du monde, nous ne le connaissons pas seulement par l’histoire du passé, mais encore nous en éprouvons l’efficacité par ses œuvres présentes. C’est lui qui, né d’une mère vierge par l’action du Saint-Esprit, rend féconde son Église très pure, en vertu de cet Esprit ; aussi, par l’enfantement du baptême, une foule innombrable de fils de Dieu sont engendrés, dont il est dit : Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. C’est en lui que la descendance d’Abraham est bénie parce que le monde entier se reconnaît en elle : le patriarche devient père des nations, lorsque naissent des fils de la promesse, non pas de la chair, mais en vertu de la foi. C’est lui qui, sans excepter aucun peuple, forme de toutes les nations
2e dimanche de Pâques (I et II) – 1er nocturne
De la Lettre aux Colossiens Col 3, 1-17
Samedi dans l’octave de Pâques (II) – 2e nocturne
Homélie de saint Grégoire le Grand, pape, sur l’Évangile Hom. 25, 1.2: PL 76, 1189-1190 Après avoir été une pécheresse publique, Marie Madeleine effaça par ses larmes les souillures de sa faute en aimant la vérité. La parole de la Vérité s’est réalisée : Ses nombreux péchés lui sont pardonnés parce qu’elle a beaucoup aimé. Celle que son péché laissait autrefois de glace, brûla d’amour par la suite. N’ayant pas trouvé le corps du Seigneur à son arrivée au tombeau, elle crut qu’il était enlevé et elle en porta la nouvelle aux disciples. Arrivant à leur tour, ceux-ci constatèrent et crurent que tout correspondait à ce que disait cette femme. Le texte ajoute alors à leur propos : Les disciples s’en retournèrent chez eux, et au sujet de Marie : Marie cependant se tenait près du tombeau, dehors, tout en pleurs. En l’occurrence, il faut bien mesurer avec quelle force l’amour embrasait l’âme de cette femme, qui se refusait à quitter le tombeau même après le départ des disciples. Elle cherchait celui qu’elle n’avait pas trouvé, pleurait en le cherchant, et embrasée par l’ardeur de son amour, brûlait de désir pour celui qu’elle croyait enlevé. Une première conclusion s’impose : celle qui était restée pour le chercher fut seule ensuite à le voir. De toute évidence, la persévérance est une qualité de la bonne action : Celui qui persévérera jusqu’à la fin, dit le Seigneur, sera sauvé. Or tout en pleurant, Marie se pencha pour regarder dans le tombeau. Déjà elle avait vu le tombeau vide, déjà elle avait annoncé l’enlèvement du Seigneur ; pourquoi se penche-t-elle de nouveau et de nouveau cherche-t-elle à voir ? Mais à qui aime, avoir regardé une fois ne suffit pas, car l’intensité de l’amour multiplie le désir de la recherche. Elle avait donc
Samedi dans l’octave de Pâques (II) – 1er nocturne
Du livre des Actes des Apôtres Ac 4, 5-31
Vendredi dans l’octave de Pâques (II) – 2e nocturne
Sermon de saint Cyrille de Jérusalem, évêque Cat. 21, 1-3: PG 33, 1087-1091 Vous avez été baptisés dans le Christ, et vous avez revêtu le Christ ; vous avez donc été configurés au Fils de Dieu. En effet, Dieu qui nous a prédestinés à la filiation adoptive nous a configurés au corps de gloire du Christ. Puisque vous êtes maintenant participants du Christ, vous êtes à juste titre appelés vous-mêmes christs, et c’est de vous que Dieu disait : Ne touchez pas à mes christs. Or, vous êtes devenus des christs en recevant l’empreinte de l’Esprit Saint ; et tout s’est accompli pour vous en image, parce que vous êtes les images du Christ. Pour lui, quand il se fut baigné dans le fleuve du Jourdain et qu’il eut communiqué aux eaux le contact de sa divinité, il en remonta ; et la venue substantielle du Saint-Esprit sur lui se produisit, le semblable se reposant sur le semblable. Il en est pareillement pour vous : une fois que vous êtes remontés de la piscine sainte, eut lieu la chrismation, image exacte de celle dont fut marqué le Christ. Il s’agit de l’Esprit Saint. Le prophète Isaïe, faisant parler le Seigneur, disait de lui : L’Esprit du Seigneur est sur moi ; car il m’a consacré par la chrismation; il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres. En effet, le Christ n’a pas été chrismé par les hommes d’une huile ou d’un parfum matériels. Mais c’est le Père qui, l’ayant consacré d’avance comme le Sauveur du monde, l’a marqué de l’Esprit Saint, comme le dit saint Pierre : Jésus de Nazareth, que Dieu a chrismé d’Esprit Saint. Et le prophète David proclamait : Ô Dieu, ton trône est pour les siècles des siècles : c’est un sceptre de droiture, le
Vendredi dans l’octave de Pâques (II) – 1er nocturne
Du livre des Actes des Apôtres Ac 3, 11 – 4, 4
Jeudi dans l’octave de Pâques (II) – 2e nocturne
Sermon de saint Augustin, évêque Sermo 232, 2: PL 38, 1108 Aujourd’hui encore on a lu le récit de la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. Examinons ce que nous venons d’entendre pendant la lecture. Il s’agit plus expressément du sujet dont j’ai déjà dit un mot à votre charité hier, de l’infidélité des disciples ; et nous comprenons combien nous sommes redevables à la bonté de Dieu de croire ce que nous ne voyons pas. Le Christ les avait appelés et instruits lui-même, il avait vécu avec eux, fait sous leurs yeux des miracles éclatants jusqu’à ressusciter des morts. Il avait ressuscité des morts, et ils ne le croyaient pas capable de ressusciter son propre corps ! Des femmes étaient venues au tombeau et n’y trouvèrent pas son corps ; des anges leur avaient appris sa résurrection et elles l’annoncèrent aux disciples. Et qu’est-il écrit ? Qu’avez-vous entendu ? Tout cela leur parut pur délire. Triste condition de la nature humaine ! Quand Ève rapporta ce que lui avait dit le serpent, elle fut aussitôt écoutée. On croit la femme menteuse, au point d’en mourir ; et on ne croit pas la vérité dite par les femmes et qui peut donner la vie. S’il ne faut pas croire les femmes, pourquoi Adam s’en rapporta-t-il à Ève ? Et s’il faut les croire, pourquoi les disciples ne crurent-ils pas les saintes femmes ? Ici donc considérons l’immense bonté de notre Seigneur. Si le Seigneur Jésus-Christ a voulu que sa résurrection fût d’abord annoncée par des femmes, c’est parce qu’il fallait que la femme, qui avait été cause de chute pour l’homme, serve aussi à son relèvement ; une vierge a été la mère du Christ et une femme a annoncé sa résurrection ; si la mort nous est venue d’une femme,
Jeudi dans l’octave de Pâques (II) – 1er nocturne
Du livre des Actes des Apôtres Ac 2, 42 – 3, 10
Mercredi dans l’octave de Pâques (II) – 2e nocturne
Sermon de saint Augustin, évêque, sur le psaume 149 En. in ps. 149, 1-2 : CCL 40, 2178-2179 Louons le Seigneur par la voix, par l’intelligence et par les bonnes actions ; et, selon l’exhortation du psaume, chantons-lui un cantique nouveau. C’est ainsi qu’il commence : Chantez au Seigneur un cantique nouveau. Le vieux cantique est celui du vieil homme ; le cantique nouveau, celui de l’homme nouveau. À l’Ancien Testament le cantique ancien ; au Nouveau Testament le cantique nouveau. À l’Ancien Testament les promesses temporelles et terrestres. Quiconque aime les choses terrestres, aime le cantique ancien ; pour chanter le nouveau, il faut aimer les choses de l’éternité. Quant à l’amour lui-même, il est à la fois nouveau et éternel ; dès lors qu’il ne vieillit pas, il est toujours nouveau. À le bien considérer, il est ancien : dès lors comment peut-il être nouveau ? Quoi donc, mes frères, la vie éternelle a-t-elle commencé tout récemment ? Mais nous qui sommes tombés dans le péché, nous tombons aussi dans la vieillesse. C’est nous qui parlons dans le même psaume, où il est dit avec gémissement : J’ai vieilli au milieu de mes ennemis. L’homme vieillit par le péché, il est rajeuni par la grâce. Qu’ils chantent donc un cantique nouveau, ceux qui sont renouvelés dans le Christ, commençant ainsi d’appartenir à la vie éternelle. Et ce cantique est celui de la paix, le cantique de l’amour. Quiconque se sépare de l’assemblée des saints, ne chante pas le cantique nouveau. Il s’attache, en effet, à la haine ancienne et non à l’amour nouveau. Que trouvons-nous dans cet amour nouveau, sinon la paix, le lien d’une société sainte, une union spirituelle, un édifice de pierres vivantes ? Où rencontrer cela ? Non pas en un seul endroit, mais dans
Mercredi dans l’octave de Pâques (II) – 1er nocturne
Du livre des Actes des Apôtres Ac 2, 22-41
Mardi dans l’octave de Pâques (II) – 2e nocturne
Sermon de saint Astérius d’Amasée, évêque Hom. 19 : PG 40, 434.435 Aujourd’hui, l’Église héritière est dans l’allégresse. Son Époux qui a souffert, vient de ressusciter. Elle a pleuré le Christ souffrant, elle fête le Christ vivant ! Ô merveille ! L’enfer a dévoré Jésus-Christ, notre maître, et ne l’a point assimilé. Le lion a dévoré l’Agneau, et un haut-le-cœur l’a secoué. La mort a dévoré la vie, mais, saisie de vertige, elle a dû rendre gorge, et délivrer du coup tous les engloutis. Le géant n’a pu porter le Christ mourant, et un cadavre lui est devenu redoutable. Il a lutté contre un vivant, pour tomber vaincu par un mort. Un seul grain a été semé, et le monde entier s’est nourri. Comme un homme, il a été immolé ; comme un Dieu, il a été rendu à la vie, et il donne la vie à l’univers. Comme un coquillage, il a été ouvert, et comme une perle, il est la parure de l’Église. Comme un agneau, il a été égorgé, et comme un berger, il a dispersé, du bâton de sa croix, la troupe des démons. Comme une lumière sur le chandelier, sur la croix il s’est éteint, et comme un soleil, il s’est levé du tombeau. On a vu s’accomplir deux prodiges : le jour s’est obscurci lorsque le Christ fut mis en croix, et à sa résurrection, la nuit a brillé comme le jour. Ô nuit plus claire que le jour ! Ô nuit plus lumineuse que le soleil ! Ô nuit plus blanche que la neige, plus brillante que nos flambeaux, plus douce que le paradis ! Ô nuit qui ne connais pas de ténèbres, tu chasses tout sommeil et nous fais veiller avec les anges ! Ô nuit frayeur des démons, nuit pascale, désir
Mardi dans l’octave de Pâques (II) – 1er nocturne
Du livre des Actes des Apôtres Ac 2, 1-21
Lundi dans l’octave de Pâques (C) – 3e nocturne
« Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront » (Mt 28, 8-15) Sermon de saint Augustin, évêque Sermo 45, 5 : CCL 41, 519-520 Qu’est-ce que l’Église ? Le corps du Christ. Joins le chef à ce corps, et voilà un homme ; car l’homme a nécessairement une tête et un corps. Quel est le chef ? Celui qui est né de la Vierge Marie, qui a pris un corps mortel exempt de tout péché, qui a été frappé, flagellé, outragé, crucifié par les Juifs, qui a été livré pour nos péchés et qui est ressuscité pour notre justification. Il est à la fois le chef de l’Église et le pain de cette terre. Et son corps, quel est-il ? C’est son épouse, à savoir l’Église. Ils seront deux en une seule chair. Ce mystère est grand, je parle du Christ et de l’Église. Le Seigneur dit, dans l’évangile, de l’homme et de la femme : Ils ne seront plus deux, mais une seule chair. Il a voulu par conséquent que l’Église et le Christ ne forment qu’un seul homme-Dieu. Au ciel se trouve le chef et sur terre les membres. Le Christ n’a pas voulu ressusciter avec les membres, mais avant eux, afin de susciter leur espérance. Le chef a voulu mourir, pour ressusciter le premier ; il est monté le premier au ciel, afin que les membres tirent leur espérance de leur tête et attendent en eux l’accomplissement de ce qui s’est fait dans la tête. Pourquoi donc le Christ avait-il besoin de mourir, lui qui est le Verbe de Dieu, par qui tout a été fait et dont il est dit : Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et