Sœur Catherine Bourgeois + Ermite catholique, peintre

 

Mardi de la 2e semaine de Pâques (II) – 2e nocturne

Homélie de Basile de Séleucie, évêque

Orat. in sanctum Pascha, 1.2 : PG 28, 1082.1083

Le Christ se relevant d’entre les morts a fait de toute la vie des hommes une seule fête. Car transférant jusque dans le ciel la vie de ceux qui habitent la terre, il a donné l’élan pour se mettre en fête. Paul en est témoin, lui dont la langue fait entendre les paroles mêmes du Christ : Notre vie, dit-il, est désormais dans les cieux et c’est de là que nous attendons le Sauveur lui-même, le Christ Jésus. Or, quand on attend, ne se fait-on pas une fête de l’espérance même ? Qui donc, imaginant dans son esprit la venue du Seigneur, n’anticipe pas avec joie l’expérience de ce qui arrivera plus tard ? Qui, s’il entend dire que le roi revêtu d’un corps humain va descendre, n’élève pas sa pensée, ne réjouit pas son âme, devançant par la ferveur de son désir le temps où il le verra ?

Aujourd’hui, le Christ ressuscité des morts a été vu de ses disciples ; et même, par une seconde apparition, il a confirmé leur foi en la résurrection. Il a été vu, les portes fermées ; en effet, celui qui a démontré que l’enfer était sans remparts, n’avait pas besoin d’entrer par une porte ouverte ; car, lorsque Dieu ordonne, les lois ordinaires sont suspendues. Auparavant, le Christ avait marché sur le lac, et l’élément liquide s’était couché sous ses pieds de chair, les flots se laissaient mesurer aux pas de ses pieds, et la mer était devenue pour lui un plan solide.

Jésus entra, les portes fermées. Par contre, à l’heure de la résurrection, la pierre du tombeau fut roulée, la porte du monument ouverte. Il y a là une sorte de démonstration par analogie. Ce qui arriva au tombeau visible arriva aussi de façon invisible à l’enfer ; et une fois le tombeau ouvert, il était bien manifeste que la mort n’avait plus de portes. Il fallait, en effet, que le tombeau soit dépouillé en même temps que l’enfer et que les choses invisibles soient connues par celles qui se voient.

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