Sœur Catherine Bourgeois + Ermite catholique, peintre

 

Mercredi de la 2e semaine de Pâques (II) – 2e nocturne

Sermon de saint Augustin, évêque

Sermo Guelferbytanus 16, 1-2 : PLS 2, 579-580

Voici que de nouveau le Seigneur apparaît à ses disciples après sa résurrection ; il interroge Pierre et il oblige à affirmer trois fois son amour celui qui par peur l’avait renié trois fois. Le Seigneur est ressuscité dans la chair, Pierre dans l’esprit ; car tandis que le Christ mourait en souffrant, Pierre était mort en reniant. Le Seigneur Christ ressuscite d’entre les morts ; il ressuscita Pierre de son amour. Il l’interrogea sur son amour et il lui confia ses brebis. Mais que procurait Pierre au Christ du fait qu’il aimait le Christ ? Si le Christ t’aime, c’est profit pour toi non pour le Christ ; et si tu aimes le Christ c’est profit pour toi, non pour le Christ. Cependant le Seigneur Christ voulait montrer comment les hommes doivent montrer qu’ils aiment le Christ : il l’a fait clairement en mentionnant ses brebis : M’aimes-tu ? Je t’aime. Pais mes brebis. Aimons-nous et nous aimons le Christ.

Si tu n’aimes pas ton frère que tu vois, comment peux-tu aimer Dieu que tu ne vois pas ? En aimant les brebis montre que tu as l’amour du pasteur ; car les brebis elles-mêmes sont les membres du pasteur. Pour que les brebis puissent être ses membres il a daigné être brebis ; pour que les brebis soient ses membres il a été conduit à l’immolation comme une brebis ; pour que les brebis soient ses membres, il a été dit de lui : Voici l’agneau de Dieu, voici celui qui ôte le péché du monde. Mais il y a une grande force dans cet agneau. Veux-tu savoir quelle force s’est révélée dans cet agneau ? L’agneau a été crucifié et le lion a été vaincu. Voyez et considérez avec quelle force le Seigneur Christ gouverne le monde lui qui par sa mort a vaincu le diable.

Aimons-le donc, n’ayons rien de plus cher que lui. Croyez-vous donc que le Seigneur ne nous interroge pas ? Pierre fut-il le seul à être interrogé et pas nous ? Quand on lit ce passage chaque chrétien est interrogé dans son cœur. Quand tu entends le Seigneur dire : Pierre, m’aimes-tu ? Prends-le comme un miroir et là regarde-toi. Car Pierre lui-même était-il autre chose que la figure de l’Église ? Aussi quand le Seigneur interrogeait Pierre, c’est nous qu’il interrogeait, c’est l’Église qu’il interrogeait.

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