Mercredi 10e semaine du Temps ordinaire (I)
Du livre de Josué
Jos 3, 1-13
Josué se leva de bon matin et partit de Shittim avec tous les fils d’Israël. Ils allèrent jusqu’au bord du Jourdain. Ils y passèrent la nuit avant de traverser. Au bout de trois jours, les scribes du peuple parcoururent le camp pour lui donner cet ordre : « Quand vous verrez l’arche de l’Alliance du Seigneur votre Dieu et les prêtres lévites qui la portent, vous quitterez le lieu où vous êtes et vous la suivrez. Mais gardez avec elle une distance d’environ deux mille coudées, ne l’approchez pas. Vous la suivrez pour connaître le chemin à prendre, car vous n’êtes jamais passés par ce chemin ni hier, ni avant-hier. »
Puis Josué dit au peuple : « Sanctifiez-vous, car demain le Seigneur fera des merveilles au milieu de vous. » Et il dit aux prêtres : « Prenez l’arche d’Alliance et passez en tête du peuple. » Ils portèrent l’arche d’Alliance et avancèrent à la tête du peuple. Le Seigneur dit à Josué : « Aujourd’hui, je vais commencer à te grandir devant tout Israël, pour qu’il sache que je suis avec toi comme j’ai été avec Moïse.
Toi, tu donneras cet ordre aux prêtres qui portent l’arche d’Alliance : “Lorsque vous serez arrivés au bord du Jourdain, vous vous arrêterez dans le lit du fleuve.” » Josué dit ensuite aux fils d’Israël : « Approchez, écoutez les paroles du Seigneur votre Dieu. À ceci, vous reconnaîtrez que le Dieu vivant est au milieu de vous, et qu’il vous mettra en possession du pays des Cananéens, des Hittites, des Hivvites, des Perizzites, des Guirgashites, des Amorites et des Jébuséens : voici que l’arche de l’Alliance du Seigneur de toute la terre va passer le Jourdain devant vous. Et maintenant, prenez douze hommes parmi les tribus d’Israël, un homme par tribu. Aussitôt que les prêtres qui portent l’arche du Seigneur de toute la terre auront posé la plante de leurs pieds dans les eaux du Jourdain, les eaux qui sont en amont seront coupées, et elles s’arrêteront en formant une seule masse. »
Répons
℟. Par la mer passait ton chemin ; tes sentiers, par les eaux profondes. * Tu as conduit comme un troupeau de brebis ton peuple, par la main de Moïse et d’Aaron.
℣. Tes éclairs illuminèrent le monde ; la terre le vit et s’affola. * Tu as conduit.
℣. Gloire au Père. * Tu as conduit.
Homélie d’Origène sur Josué
Hom. 3, 5 : SC 71, 140-144
Voyons comment agit avec les éclaireurs Rahab, la sage courtisane. Elle leur donne un conseil spirituel et céleste qui n’a rien de terrestre : Partez par les montagnes, dit-elle, ne descendez pas par les vallées ; fuyez ce qui est vil et bas ; prêchez ce qui est élevé et sublime. Quant à elle, elle place sur sa maison un signe d’écarlate qui devait la sauver dans la ruine de sa cité. Oui, le seul signe qu’elle reçoit, c’est l’écarlate, l’écarlate, figure du sang. Car elle savait qu’il n’y a de salut pour personne ailleurs que dans le sang du Christ. Et quelles instructions donne-t-on à la courtisane d’autrefois ? Tous ceux qu’on trouvera dans ta maison seront sauvés ; mais s’il en est qui sortent de ta maison, nous sommes quittes du serment que tu nous as fait prêter. Si donc quelqu’un veut être sauvé, qu’il vienne dans cette maison de la courtisane d’autrefois. Et si même, du milieu de ce peuple ancien, quelqu’un veut être sauvé, qu’il vienne à cette maison afin d’obtenir le salut.
Qu’il vienne à cette maison où se trouve le sang du Christ en signe de rédemption. Jésus avait été établi pour la ruine et pour la résurrection d’un grand nombre, et c’est pourquoi, pour ceux qui contredisent à son signe, son sang devient châtiment, mais pour ceux qui croient en lui, il devient porteur de salut. Que personne donc ne se fasse illusion, que personne ne se méprenne; hors de cette maison, c’est-à-dire hors de l’Église, personne n’est sauvé. Si quelqu’un en sort, il se rend responsable de sa propre mort. C’est là qu’est le signe du sang, car c’est là qu’est la purification qui se fait par le sang. Pourquoi maintenant ce signe est-il pendu à une fenêtre ? C’est, je pense, parce que la fenêtre éclaire la maison et nous permet de recevoir, non pas la lumière totale, mais ce que peuvent en contenir nos yeux et notre regard.
Puisque même l’incarnation du Sauveur ne nous a pas apporté la vision pure et complète de la divinité, mais nous en a fait seulement apercevoir la lumière par son incarnation comme par une fenêtre, voilà la raison, me semble-t-il, pour laquelle le signe du salut a été donné à travers une fenêtre. Que par ce signe obtiennent le salut tous ceux qui seront trouvés dans la maison de la courtisane d’autrefois ; tous ceux qui auront été purifiés dans l’eau et dans l’Esprit Saint et dans le sang de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, à qui est gloire et puissance dans les siècles des siècles. Amen.
Répons
℟. Les eaux, en te voyant, Seigneur, les eaux, en te voyant, tremblèrent ; * Il y eut un fracas de trombes d’eau, les nuées donnèrent de la voix.
℣. Tes éclairs illuminèrent le monde, la terre s’agita et frémit. * Il y eut.
℣. Gloire au Père. * Il y eut.
Oraison
Dieu qui as envoyé ton Fils pour nous sauver et pour faire de nous tes enfants d’adoption, regarde avec bonté ceux que tu aimes comme un père ; puisque nous croyons au Christ, accorde-nous la vraie liberté et la vie éternelle.