Mardi 11e semaine du Temps ordinaire (I)
Du livre des Juges
Ju 4, 4.9a. 14-22
En ce temps-là Débora, une prophétesse, femme de Lappidot, jugeait Israël. Elle siégeait sous le palmier de Débora entre Rama et Béthel, dans la montagne d’Éphraïm, et les Israélites allaient vers elle pour obtenir justice.
Elle envoya chercher Baraq, fils d’Abinoam de Qédesh en Nephtali et lui dit : « Le Seigneur, Dieu d’Israël, n’a-t-il pas ordonné : « Va, marche vers le mont Tabor et prends avec toi dix mille hommes des fils de Nephtali et des fils de Zabulon. J’attirerai vers toi au torrent du Qishôn Sisera, le chef de l’armée de Yabîn, avec ses chars et ses troupes, et je le livrerai entre tes mains » ? » Baraq lui répondit : « Si tu viens avec moi, j’irai, mais si tu ne viens pas avec moi, je n’irai pas. » – « J’irai donc avec toi, lui dit-elle ; seulement, dans la voie où tu marches, l’honneur ne sera pas pour toi, car c’est entre les mains d’une femme que le Seigneur livrera Sisera. »
Débora dit à Baraq : « Lève-toi, car voici le jour où le Seigneur a livré Sisera entre tes mains. Oui ! Le Seigneur ne marche-t-il pas devant toi ? » Et Baraq descendit du mont Tabor avec dix mille hommes derrière lui. Le Seigneur frappa de panique Sisera, tous ses chars et toute son armée devant Baraq. Sisera, descendant de son char, s’enfuit à pied. Baraq poursuivit les chars et l’armée jusqu’à Haroshèt-ha-Goyim. Toute l’armée de Sisera tomba sous le tranchant de l’épée et pas un homme n’échappa.
Sisera cependant s’enfuyait à pied dans la direction de la tente de Yaël, femme de Héber le Qénite, car la paix régnait entre Yabîn, roi de Haçor, et la maison de Héber le Qénite. Yaël, sortant au-devant de Sisera, lui dit : « Arrête-toi, Monseigneur, arrête-toi chez moi. Ne crains rien ! » Il s’arrêta chez elle sous la tente et elle le recouvrit d’un tapis. Il lui dit : « Donne-moi à boire un peu d’eau, je te prie, car j’ai soif. » Elle ouvrit l’outre où était le lait, le fit boire et le recouvrit de nouveau. Il lui dit : « Tiens-toi à l’entrée de la tente, et si quelqu’un vient, t’interroge et dit : « Y a-t-il un homme ici ? » Tu répondras : « Non ». » Mais Yaël, femme de Héber, prit un piquet de la tente, saisit un marteau dans sa main et, s’approchant de lui doucement, elle lui enfonça dans la tempe le piquet, qui se planta en terre. Il dormait profondément, épuisé de fatigue, c’est ainsi qu’il mourut. Et voici que Baraq survint, poursuivant Sisera. Yaël sortit au-devant de lui : « Viens, lui dit-elle, et je te ferai voir l’homme que tu cherches. » Il entra chez elle : Sisera gisait mort, le piquet dans la tempe. Dieu humilia donc en ce jour Yabîn, roi de Canaan, devant les Israélites. La main des Israélites s’appesantit de plus en plus durement sur Yabîn, roi de Canaan, jusqu’à ce qu’ils aient supprimé Yabîn, roi de Canaan.
Répons
℟. Les eaux, en te voyant, Seigneur, les eaux, en te voyant, tremblèrent ; * Il y eut un fracas de trombes d’eau, les nuées donnèrent de la voix.
℣. Tes éclairs illuminèrent le monde, la terre s’agita et frémit. * Il y eut.
℣. Gloire au Père. * Il y eut.
Traité de saint Cyprien sur la prière du Seigneur
Nn. 2-3 : CCL 3A, 90
Déjà le Fils avait prédit que l’heure viendrait où les vrais adorateurs adoreraient le Père en esprit et en vérité, et il a accompli ce qu’il a promis, de sorte que nous, qui avons reçu l’esprit de vérité par la sanctification venant de lui, nous adorions aussi, selon qu’il nous en a livré la méthode, vraiment et spirituellement. Peut-il y avoir, en effet, une prière plus spirituelle que celle que le Christ nous a donnée, lui qui nous a envoyé aussi l’Esprit Saint ? Y a-t-il une manière plus vraie d’implorer le Père que celle qui est sortie de la bouche du Fils qui est Vérité ? C’est à ce point que prier autrement qu’il l’a appris n’est pas seulement ignorance, mais faute, puisqu’il a posé ce principe quand il a dit : Vous rejetez l’ordre de Dieu pour lui substituer votre manière de faire.
Prions, frères très aimés, de la façon que Dieu, notre maître, nous a enseignée. Aimable et familière est la prière où nous implorons Dieu en nous servant de ses paroles, où nous faisons monter jusqu’à ses oreilles les demandes du Christ.
Puisse le Père reconnaître, quand nous prions, les paroles de son Fils ; qu’il soit aussi sur nos lèvres, celui qui habite en notre cœur et, puisqu’il est auprès du Père notre avocat pour nos péchés, lorsque, pécheurs, nous implorons pour nos fautes, faisons entendre les paroles de notre avocat. Il est dit que tout ce que nous demanderons au Père en son nom, il nous le donnera, mais avec combien plus d’efficacité pourrons-nous obtenir ce que nous demandons au nom du Christ, si nous nous servons d’une prière qui est de lui ?
Répons
℟. Seigneur notre Dieu, sois favorable à ton peuple, * Transforme en joie notre épreuve.
℣. Aide-nous, Dieu notre Sauveur; délivre-nous, Seigneur, pour la gloire de ton nom ! * Transforme.
℣. Gloire au Père. * Transforme.
Oraison
Dieu qui as envoyé ton Fils pour nous sauver et pour faire de nous tes enfants d’adoption, regarde avec bonté ceux que tu aimes comme un père ; puisque nous croyons au Christ, accorde-nous la vraie liberté et la vie éternelle.