Sœur Catherine Bourgeois + Ermite catholique, peintre

 

Dimanche de la Pentecôte (C)

« L’Esprit Saint vous enseignera tout » (Jn 14, 15-16.23b-26)

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous. Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé. Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »

 

Homélie de saint Grégoire le Grand, pape, sur l’Évangile

Hom 30, 1-2 : PL 76, 1220-1221

Très chers frères, il nous plaît aujourd’hui de ne parcourir que rapidement le texte de la lecture de l’évangile, pour avoir ensuite la possibilité de nous attarder davantage à la contemplation d’une si grande solennité. Aujourd’hui le Saint-Esprit est donc venu sur les disciples dans un bruit subit et il a transformé, dans son amour, des âmes charnelles ; derrière l’apparence extérieure de langues de feu, ce furent des cœurs qui intérieurement devinrent brûlants, car, en recevant Dieu qui prenait l’aspect du feu, les disciples brûlèrent d’un amour suave. L’Esprit Saint est lui-même amour ; saint Jean le dit : Dieu est am0ur.

Et il est incontestable que celui qui désire Dieu avec une âme pure, possède déjà celui qu’il aime, car personne ne pourrait aimer Dieu s’il ne possédait déjà celui qu’il aime. Seulement voilà je suppose que l’on demande à n’importe qui d’entre vous s’il aime Dieu ; il répondra : « Oui », en toute confiance et sérénité d’âme. Or, au début même de cette lecture, vous avez entendu : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole. Un amour n’est prouvé que lorsqu’il se manifeste par des actes. D’où cette phrase de saint Jean encore dans son épître : Celui qui dit : « J’aime Dieu », et ne garde pas ses commandements, est un menteur.

De fait, nous aimons vraiment Dieu si, selon ses commandements, nous réprimons nos passions, et celui qui se perd encore en désirs défendus, à coup sûr n’aime pas Dieu, puisque sa volonté s’oppose à lui. Et mon Père l’aimera et nous viendrons en lui, et nous ferons en lui notre demeure. Pensez-y, mes très chers frères, quelle fête que de recevoir Dieu en la demeure de son cœur !

Si quelque riche et puissant ami voulait entrer chez vous, la maison entière, n’est-il pas vrai, serait en toute hâte nettoyée, pour qu’à son entrée rien ne puisse choquer son regard. Que celui qui prépare pour Dieu la demeure de son âme élimine donc les saletés de sa mauvaise action. Mais remarquez ce que dit la Vérité : Nous viendrons et nous ferons chez lui notre demeure. Il peut, en effet, passer dans le cœur de certains sans y établir sa demeure : ces gens-là perçoivent dans leur remords le regard de Dieu, mais, au moment de la tentation, ils oublient l’objet de leur précédent repentir et recommencent à commettre leurs péchés comme s’ils ne les avaient jamais pleurés.

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