Lundi 11e semaine du Temps ordinaire (I)
Du livre des Juges
Ju 2, 6-19
Josué congédia le peuple et les Israélites se rendirent chacun dans son héritage pour occuper le pays. Le peuple servit le Seigneur pendant toute la vie de Josué et toute la vie des anciens qui survécurent à Josué et qui avaient connu toutes les grandes œuvres que le Seigneur avait opérées en faveur d’Israël. Josué, fils de Nûn, serviteur du Seigneur, mourut à l’âge de cent dix ans. On l’ensevelit dans le domaine qu’il avait reçu en héritage à Timnat-Hérès, dans la montagne d’Éphraïm, au nord du mont Gaash. Et quand cette génération à son tour fut réunie à ses pères, une autre génération lui succéda qui ne connaissait point le Seigneur ni ce qu’il avait fait pour Israël.
Alors les enfants d’Israël firent ce qui est mal aux yeux du Seigneur et ils servirent les Baals. Ils délaissèrent le Seigneur, le Dieu de leurs pères, qui les avait fait sortir du pays d’Égypte, et ils suivirent d’autres dieux parmi ceux des peuples d’alentour. Ils se prosternèrent devant eux, ils irritèrent le Seigneur, ils délaissèrent le Seigneur pour servir le Baal et les Astartés. Alors la colère du Seigneur s’enflamma contre Israël. Il les abandonna à des pillards qui les dépouillèrent, il les livra aux ennemis qui les entouraient et ils ne purent plus tenir devant leurs ennemis. Dans toutes leurs expéditions la main du Seigneur intervenait contre eux pour leur faire du mal, comme le Seigneur le leur avait dit et comme le Seigneur le leur avait juré. Leur détresse était extrême.
Alors le Seigneur leur suscita des Juges qui les sauvèrent de la main de ceux qui les pillaient. Mais même leurs juges, ils ne les écoutaient pas, ils se prostituèrent à d’autres dieux, et ils se prosternèrent devant eux. Bien vite ils se sont détournés du chemin qu’avaient suivi leurs pères, dociles aux commandements du Seigneur ; ils ne les ont point imités.
Lorsque le Seigneur suscitait des juges pour les fils d’Israël, le Seigneur était avec le juge et il les sauvait de la main de leurs ennemis tant que vivait le juge, car le Seigneur se laissait émouvoir par leurs gémissements devant leurs persécuteurs et leurs oppresseurs. Mais le juge mort, ils recommençaient à se pervertir encore plus que leurs pères. Ils suivaient d’autres dieux, les servaient et se prosternaient devant eux, ne renonçant en rien aux pratiques et à la conduite endurcie de leurs pères.
Répons
℟. Sur ton peuple, Seigneur, * Que vienne ta bénédiction !
℣. Du Seigneur vient le salut : sur ton peuple, * Que.
℣. Gloire au Père. * Que vienne.
Traité de saint Cyprien sur la prière du Seigneur
Nn. 1-2 : CCL 3A, 90
Les préceptes évangéliques, frères très chers, ne sont pas autre chose que des enseignements divins, une base permettant à l’espérance de s’élever en hauteur, un point d’appui pour affermir la foi, une nourriture pour réchauffer le cœur, un gouvernail pour diriger notre voyage, un secours pour obtenir le salut. Tout en meublant sur terre l’esprit docile des croyants, ils les conduisent au royaume du ciel.
Nombreuses sont les choses que Dieu a voulu dire et faire entendre par l’intermédiaire des prophètes, ses serviteurs, mais d’un ordre combien plus élevé ce qu’a dit en propre le Fils, confirmant de sa voix même la parole de Dieu qui se trouvait dans les prophètes. Il ne demandait plus de préparer les voies à celui qui venait, mais, venant lui-même, nous ouvrait la voie et nous la montrait. Cela, pour que nous qui, tout d’abord, avions erré en imprévoyants dans les ténèbres de la mort, soyons illuminés par la lumière de grâce et puissions cheminer dans le sentier de la vie, sous la conduite et la direction du Seigneur.
C’est lui qui, parmi les autres avis salutaires et préceptes divins qu’il a fournis à son peuple, a donné aussi la forme de la prière, lui-même nous avertissant et nous instruisant de ce qui devait en faire la matière. Celui qui nous a fait vivre nous a aussi enseigné à prier, avec la même bienveillance qu’il a apportée à nous donner tout le reste et à nous en gratifier. Ainsi, parlant au Père avec la prière et l’oraison que nous apprit le Fils, nous sommes plus facilement entendus.
Répons
℟. Par la mer passait ton chemin ; tes sentiers, par les eaux profondes. * Tu as conduit comme un troupeau de brebis ton peuple, par la main de Moïse et d’Aaron.
℣. Tes éclairs illuminèrent le monde ; la terre le vit et s’affola. * Tu as conduit.
℣. Gloire au Père. * Tu as conduit.
Oraison
Dieu qui as envoyé ton Fils pour nous sauver et pour faire de nous tes enfants d’adoption, regarde avec bonté ceux que tu aimes comme un père ; puisque nous croyons au Christ, accorde-nous la vraie liberté et la vie éternelle.