Mardi dans l’octave de Pâques (II) – 2e nocturne
Sermon de saint Astérius d’Amasée, évêque
Hom. 19 : PG 40, 434.435
Aujourd’hui, l’Église héritière est dans l’allégresse. Son Époux qui a souffert, vient de ressusciter. Elle a pleuré le Christ souffrant, elle fête le Christ vivant ! Ô merveille ! L’enfer a dévoré Jésus-Christ, notre maître, et ne l’a point assimilé. Le lion a dévoré l’Agneau, et un haut-le-cœur l’a secoué. La mort a dévoré la vie, mais, saisie de vertige, elle a dû rendre gorge, et délivrer du coup tous les engloutis. Le géant n’a pu porter le Christ mourant, et un cadavre lui est devenu redoutable. Il a lutté contre un vivant, pour tomber vaincu par un mort. Un seul grain a été semé, et le monde entier s’est nourri.
Comme un homme, il a été immolé ; comme un Dieu, il a été rendu à la vie, et il donne la vie à l’univers. Comme un coquillage, il a été ouvert, et comme une perle, il est la parure de l’Église. Comme un agneau, il a été égorgé, et comme un berger, il a dispersé, du bâton de sa croix, la troupe des démons. Comme une lumière sur le chandelier, sur la croix il s’est éteint, et comme un soleil, il s’est levé du tombeau. On a vu s’accomplir deux prodiges : le jour s’est obscurci lorsque le Christ fut mis en croix, et à sa résurrection, la nuit a brillé comme le jour.
Ô nuit plus claire que le jour ! Ô nuit plus lumineuse que le soleil ! Ô nuit plus blanche que la neige, plus brillante que nos flambeaux, plus douce que le paradis ! Ô nuit qui ne connais pas de ténèbres, tu chasses tout sommeil et nous fais veiller avec les anges ! Ô nuit frayeur des démons, nuit pascale, désir de l’année ! Nuit qui présentes l’Église à son Époux, nuit qui engendres les nouveau-nés du baptême, nuit qui désarmes le diable endormi, nuit où l’héritier conduit l’héritière dans l’héritage !