Sœur Catherine Bourgeois + Ermite catholique, peintre

 

1er dimanche de l’Avent (II)

Premier nocturne, année II

Commencement du livre d’Isaïe – 1, 1-18

Vision d’Isaïe, fils d’Amoç, qu’il reçut au sujet de Juda et de Jérusalem, au temps d’Ozias, de Yotam, d’Achaz et d’Ezéchias, rois de Juda. Cieux, écoutez, terre, prête l’oreille, car le Seigneur parle : « J’ai élevé des enfants, je les ai fait grandir, mais ils se sont révoltés contre moi. Le bœuf connaît son possesseur, et l’âne la crèche de son maître, Israël ne connaît pas, mon peuple ne comprend pas. » Malheur ! nation pécheresse ! peuple coupable ! race de malfaiteurs, fils pervertis ! Ils ont abandonné le Seigneur, ils ont méprisé le Saint d’Israël, ils se sont détournés de lui.

℟. En regardant au loin, je vois venir la puissance de Dieu : nuée couvrant toute la terre. * Allez à sa rencontre et dites-lui : * Annonce-nous : est-ce bien toi, * Qui dois régner sur Israël ?
℣. Vous tous, fils de la terre et fils des hommes, riche et pauvre tout à la fois, * Allez à sa rencontre et dites-lui :
℣. Berger d’Israël, écoute, toi qui conduis Joseph, ta brebis, et qui trônes au-dessus des keroubim : * Annonce-nous, est-ce bien toi ?
℣. Princes, élevez vos portes, levez-vous, portes éternelles : Qu’il entre enfin, * Celui qui doit régner sur Israël !
℣. Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit.
℟. En regardant au loin, je vois venir la puissance de Dieu : nuée couvrant toute la terre. Allez à sa rencontre et dites-lui : Annonce-nous : est-ce bien toi, qui dois régner sur Israël?

Où frapper encore, si vous persévérez dans la trahison ? Toute la tête est mal-en-point, tout le cœur est malade, de la plante des pieds à la tête, il ne reste rien de sain. Ce n’est que blessures, contusions, plaies ouvertes, qui ne sont pas pansées ni bandées, ni soignées avec de l’huile. Votre pays est une désolation, vos villes sont la proie du feu, votre sol, sous vos yeux, des étrangers le ravagent, c’est la désolation comme une dévastation d’étrangers. Elle est restée, la fille de Sion, comme une hutte dans une vigne, comme un abri dans un champ de concombres, comme une ville assiégée. Si le Seigneur des armées ne nous avait laissé quelques rares survivants, nous serions comme Sodome, nous ressemblerions à Gomorrhe.

℟. Je regardais au cours des visions de la nuit, et voici : sur les nuées du ciel, s’avançait comme un fils d’homme ; il lui fut remis le règne et l’honneur. * Tous les peuples, tribus et langues viendront le servir.
℣. Sa puissance est une puissance éternelle, qui ne passera pas, et son règne, un règne qui ne sera pas détruit. * Tous les peuples.

Écoutez la parole du Seigneur, chefs de Sodome, prêtez l’oreille à l’enseignement de notre Dieu, peuple de Gomorrhe ! « Que m’importent vos innombrables sacrifices, dit le Seigneur. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux ; au sang des taureaux, des agneaux et des boucs, je ne prends pas plaisir. Quand vous venez vous présenter devant moi, qui vous a demandé de fouler mes parvis ? N’apportez plus d’oblation vaine : c’est pour moi une fumée insupportable ! Néoménie, sabbat, assemblée, je ne supporte pas fausseté et solennité. Vos néoménies, vos réunions, mon âme les hait ; elles me sont un fardeau que je suis las de porter. »

℟. L’ange Gabriel fut envoyé à Marie, la vierge accordée en mariage à Joseph, pour lui annoncer un message de Dieu ; et la vierge fut saisie d’effroi devant la lumière : Ne crains pas, Marie, tu as trouvé grâce auprès du Seigneur : * Voici que tu vas concevoir et enfanter un Fils. On l’appellera le Fils du Très-Haut.
℣. Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. * Voici.

Quand vous étendez les mains, je détourne les yeux ; vous avez beau multiplier les prières, moi je n’écoute pas. Vos mains sont pleines de sang : lavez-vous, purifiez-vous ! Ôtez de ma vue vos actions perverses ! Cessez de faire le mal, apprenez à faire le bien ! Recherchez le droit, redressez le violent ! Faites droit à l’orphelin, plaidez pour la veuve ! Allons ! Discutons ! dit le Seigneur. Quand vos péchés seraient comme l’écarlate, comme neige ils blanchiront ; quand ils seraient rouges comme la pourpre, comme laine ils deviendront. »

℟. Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. * L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui naîtra de toi sera saint, il sera appelé : Fils de Dieu.
℣. Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? Et l’ange lui répondit : * L’Esprit Saint.
℣. Gloire au Père. * L’Esprit Saint.

 

Deuxième nocturne, année II

Sermon du bienheureux Guerric d’Igny

Sermo 1, 1.2 :  SC 166, 90-94

Je le sais, tu ne me confondras pas dans mon attente. En effet, ma substance est déjà près de toi, puisque notre nature, assumée par toi et offerte pour nous, a déjà été glorifiée en ta personne. Ceci nous donne espoir que toute chair viendra à toi, et que les membres suivront leur chef pour que
rien ne manque à l’holocauste. C’est pourtant avec une plus entière confiance encore, parce qu’avec une conscience plus tranquille, qu’on peut attendre le Seigneur lorsqu’on a reçu la grâce de pouvoir dire : « La substance du peu que je possédais, ô Seigneur, est près de toi, car en te donnant mes biens ou en les méprisant pour toi, j’ai amassé un trésor dans les cieux. À tes pieds, j’ai déposé tout mon bien, car je te sais capable non seulement de garder mon dépôt, mais encore de me le rendre au centuple et d’y ajouter la vie éternelle. »

℟. Nous attendons pour Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, * Il va transfigurer notre corps de misère pour le rendre semblable à son corps de gloire.
℣. Allons jusqu’à lui en rendant grâces, par nos hymnes de fête acclamons-le. * Il va.

Pauvres en esprit, que vous êtes bienheureux de vous être, selon le conseil du conseiller admirable, amassé des trésors dans le ciel, de peur que si vos trésors demeuraient sur la terre, vos cœurs ne connussent, comme eux, la corruption ! Que vos cœurs suivent donc, qu’ils suivent leurs trésors ! Fixez là-haut votre pensée, et que votre attente soit suspendue à Dieu.

℟. Nations, écoutez la parole du Seigneur, transmettez le message au limites du monde, annoncez dans les îles lointaines : * Voici notre Sauveur qui vient !
℣. Parlez, faites entendre, criez et proclamez : * Voici.

L’Église, qui dans les anciens justes attendit le premier avènement, attend pareillement le second dans les justes de la nouvelle Alliance. Comme elle était certaine de voir acquitté, par le premier, le prix de la rédemption, elle est également sûre que le second lui apportera le fruit de la rémunération. Suspendue par cette attente et cet espoir au-dessus des choses de la terre, elle aspire avec autant de joie que d’ardeur aux biens éternels. Et, se parlant à elle-même, elle se console par ces mots : Ma part, c’est le Seigneur, c’est pourquoi je l’attendrai. Seigneur, mon âme, il est vrai, défaille dans l’attente de ton salut, mais je déborde d’espérance en ta parole.

℟. Voici : une vierge va concevoir et enfanter un fils, déclare le Seigneur, * On l’appellera : Admirable, Dieu, Fort.
℣. Princes, élevez vos portes, levez-vous, portes éternelles, et Dieu fera son entrée. * On l’appellera.

Certes, comme il est écrit, un espoir différé afflige l’âme. Mais, bien que lasse de voir son désir retardé, elle reste très confiante, en raison de la promesse. Espérant en Dieu et même débordant d’espérance, j’ajouterai espoir sur espoir, de même que s’ajoutent sans cesse tribulation sur tribulation, délai sur délai. Car je suis certain qu’il apparaîtra à la fin et ne nous trompera pas. C’est pourquoi, même s’il se fait attendre, je l’attendrai, car il viendra sans aucun doute et ne tardera pas au-delà du temps déterminé et opportun. Mais quel est-il ce temps opportun ? Celui où sera complet le nombre de nos frères, où sera achevé le délai de miséricorde accordé pour le repentir.

℟. Seigneur, nous t’en supplions, envoie celui que tu dois envoyer : regarde l’affliction de ton peuple ; * Viens nous délivrer selon ta parole !
℣. Du nord et du midi, du levant et du couchant, * Viens.
℣. Gloire au Père. * Viens.

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