Sœur Catherine Bourgeois + Ermite catholique, peintre

 

Ascension (C)

« Tandis qu’il les bénissait, il était emporté au ciel »
(Lc 24, 46-53)

 

En ce temps-là, Jésus ressuscité, apparaissant à ses disciples, leur dit : « Il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. à vous d’en être les témoins. Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus d’une puissance venue d’en haut. » Puis Jésus les emmena au dehors, jusque vers Béthanie ; et, levant les mains, il les bénit. Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel. Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie. Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu.

 

Sermon de saint Césaire d’Arles, évêque

Sermo 210, 1-3 : CCL 104, 837-838

Notre Sauveur, frères très aimés, est monté au ciel, ne soyons donc pas troublés sur la terre. Que là soit notre esprit et ici sera le repos. Durant l’intervalle, avec le Christ montons par le cœur, et lorsque sera venu son jour promis nous le suivrons aussi par le corps. Cependant, frères, nous devons savoir que ni l’orgueil, ni l’avarice, ni la luxure ne montent avec le Christ, aucun de nos vices ne monte avec notre médecin. Et c’est pourquoi, si nous désirons monter à la suite de notre médecin, nous devons déposer vices et péchés.

Toutes nos fautes nous chargent, pour ainsi dire, de chaînes, elles veulent nous retenir captifs dans les rets des péchés. Aussi, avec le secours de Dieu, suivant la parole du psalmiste, brisant leurs entraves, afin qu’en toute sécurité nous puissions dire au Seigneur : Tu as brisé mes entraves, je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce. La résurrection du Seigneur est notre espérance, l’ascension du Seigneur, notre glorification.

Nous célébrons aujourd’hui la solennité de l’ascension. Si donc nous célébrons l’ascension du Seigneur droitement, saintement, fidèlement, dévotement et pieusement, montons avec lui, élevons notre cœur. Mais en montant, gardons-nous de nous enorgueillir, et ne présumons pas de nos mérites comme s’ils venaient de notre propre fonds. Nous devons élever notre cœur mais vers le Seigneur. L’élever, en effet, non vers le Seigneur, c’est orgueil, mais l’élever vers le Seigneur, c’est refuge. Voyez, frères, cette grande merveille. Dieu est élevé. Tu t’élèves, il fuit loin de toi. Tu t’abaisses, il descends vers toi. Pourquoi cela ? Car le Seigneur est sublime et il voit les humbles, et de loin il connaît les superbes. Il regarde de près les humbles pour les élever à lui, et il connaît de loin ceux qui s’élèvent, c’est-à-dire les superbes, pour les abaisser.

Le Christ est ressuscité, en effet, pour nous donner l’espérance, puisqu’un homme mortel ressuscite ; de peur qu’en mourant, nous ne désespérions et que nous ne pensions alors que notre vie prend fin dans la mort, il nous a établis dans la sécurité. Nous étions dans l’anxiété au sujet de notre âme elle-même ; lui, en ressuscitant pour nous, nous a aussi donné confiance en la résurrection de la chair. Crois donc afin d’être purifié. Il te faut d’abord croire, afin de mériter ensuite de regarder Dieu par la foi. Voir Dieu, tu le veux, en effet : c’est là bonne et grande chose que tu désires ; et je te presse de le vouloir. Tu veux voir Dieu ? Écoute-le : Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu ! Pense donc tout d’abord à purifier ton cœur : fais en ton affaire, reviens-y, tiens toi à cette œuvre, purifie ton cœur.

Partager