Sœur Catherine Bourgeois + Ermite catholique, peintre

 

Jeudi dans l’octave de Pâques (II) – 2e nocturne

Sermon de saint Augustin, évêque

Sermo 232, 2: PL 38, 1108

Aujourd’hui encore on a lu le récit de la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. Examinons ce que nous venons d’entendre pendant la lecture. Il s’agit plus expressément du sujet dont j’ai déjà dit un mot à votre charité hier, de l’infidélité des disciples ; et nous comprenons combien nous sommes redevables à la bonté de Dieu de croire ce que nous ne voyons pas.

Le Christ les avait appelés et instruits lui-même, il avait vécu avec eux, fait sous leurs yeux des miracles éclatants jusqu’à ressusciter des morts. Il avait ressuscité des morts, et ils ne le croyaient pas capable de ressusciter son propre corps ! Des femmes étaient venues au tombeau et n’y trouvèrent pas son corps ; des anges leur avaient appris sa résurrection et elles l’annoncèrent aux disciples. Et qu’est-il écrit ? Qu’avez-vous entendu ? Tout cela leur parut pur délire.

Triste condition de la nature humaine ! Quand Ève rapporta ce que lui avait dit le serpent, elle fut aussitôt écoutée. On croit la femme menteuse, au point d’en mourir ; et on ne croit pas la vérité dite par les femmes et qui peut donner la vie. S’il ne faut pas croire les femmes, pourquoi Adam s’en rapporta-t-il à Ève ? Et s’il faut les croire, pourquoi les disciples ne crurent-ils pas les saintes femmes ? Ici donc considérons l’immense bonté de notre Seigneur. Si le Seigneur Jésus-Christ a voulu que sa résurrection fût d’abord annoncée par des femmes, c’est parce qu’il fallait que la femme, qui avait été cause de chute pour l’homme, serve aussi à son relèvement ; une vierge a été la mère du Christ et une femme a annoncé sa résurrection ; si la mort nous est venue d’une femme, la vie nous est également venue par une femme.

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