Sœur Catherine Bourgeois + Ermite catholique, peintre

 

Mercredi 4e semaine de Pâques (I)

Sermon de saint Augustin, évêque

Sermo 137, 1-3 : PL 38, 754-755

Votre foi ne l’ignore pas, frères bien-aimés, nous savons même que vous l’avez appris du maître qui enseigne du ciel et en qui vous avez mis votre espoir : notre Seigneur Jésus-Christ, qui est mort et ressuscité pour nous, est la tête de l’Église et l’Église est son corps, et la santé de ce corps, c’est l’union de ses membres et le lien de la charité. Que la charité vienne à se refroidir, on est malade tout en faisant partie du corps du Christ. Il est puissant, celui qui a exalté notre tête, et il peut guérir les membres malades : à condition toutefois qu’un excès d’impiété ne les retranche pas du corps et qu’ils y restent attachés jusqu’à la guérison.

Car il ne faut pas désespérer de ce qui est encore attaché au corps, mais on ne peut traiter ni guérir ce qui en est séparé. Or le Christ est la tête de l’Église et l’Église est son corps, le Christ tout entier est tête et corps. Lui, il est déjà ressuscité. Notre tête intercède pour nous. Notre tête est sans péché et sans mort et il prie maintenant Dieu pour nos péchés, afin que nous puissions suivre notre tête, en ressuscitant à notre tour, à la fin des temps, et en étant transformés dans la gloire céleste. Là où se trouve la tête, les membres se trouveront aussi. Mais puisqu’ici même nous sommes ses membres, ne désespérons pas de suivre notre tête.

La Seigneur s’est dit à la fois le pasteur et la porte. Il disait expressément : Je suis la porte et Je suis le pasteur. Il est porte comme tête et pasteur comme corps. Il dit, en effet, à Pierre, sur lequel seul a été établie l’Église : Pierre, m’aimes-tu ? Pierre répond : Je t’aime, Seigneur. Pais mes brebis. Et une troisième fois : Pierre, m’aimes tu ? Pierre a été contristé de ce qu’il le lui demande une troisième fois, comme si le Christ ne voyait pas la foi de celui qui confesse, alors qu’il avait vu la conscience de celui qui avait renié. Il l’a toujours connu, il le connaissait lorsque Pierre ne se connaissait pas. Après sa résurrection, le Seigneur l’a interrogé, non pas qu’il ignorât de quel zèle il confesserait son amour pour lui, mais pour que cette triple confession effaçât son triple reniement dû à la peur.

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