Sœur Catherine Bourgeois + Ermite catholique, peintre

 

Saint Matthias, apôtre (C)

Sermon de saint Augustin, évêque,
sur le psaume 56

En. in ps. 56, 1 : CCL 39, 693-694

Mes frères, nous avons entendu dans l’évangile de quel amour nous aime notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, qui est Dieu auprès du Père et homme auprès de nous, revêtu de notre chair, assis maintenant à la droite du Père. Vous avez entendu combien il nous aime. Il nous a lui-même donné et fait connaître la mesure de son amour pour nous, en nous disant que son commandement était de nous aimer les uns les autres. Et pour ne pas nous laisser de doutes ou d’inquiétudes sur l’étendue de cet amour mutuel, il nous a enseigné ce qu’il doit être pour plaire à Dieu et être parfait, c’est-à-dire au-dessus de tout, en disant : Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.

Il a lui-même mis en pratique ce qu’il a enseigné, ses apôtres ont suivi son enseignement et ils nous ont appris à en faire autant. Faisons le donc, nous aussi : même si nous ne sommes pas ce qu’est notre Créateur, nous sommes ce qu’il est devenu à cause de nous. S’il eut été seul à donner l’exemple, aucun d’entre nous peut-être ne devrait oser l’imiter, il était à la fois homme et Dieu, mais, en tant qu’homme, ses serviteurs ont imité leur Seigneur, ses disciples leur maître ; ceux qui sont nos pères, entrés avant nous dans sa famille, nos compagnons de service, l’ont fait aussi. Et Dieu ne nous aurait pas commandé de faire ce qui était impossible à un homme.

Si tu regardes ta faiblesse, ne défailles-tu pas sous le commandement ? Puise des forces dans l’exemple. Mais l’exemple est-il encore trop grand pour toi ? Tu as près de toi celui qui t’a montré l’exemple et qui t’appuie de son secours. Écoutons donc ce psaume : par une heureuse coïncidence et par un effet de la grâce, il concorde parfaitement avec l’évangile, nous rappelant l’amour du Christ qui a donné sa vie pour nous, afin que nous donnions aussi la nôtre pour nos frères.

Ce psaume chante la passion du Christ. Le Christ tout entier est à la fois tête et corps, vous le savez bien ; la tête, c’est notre Sauveur lui-même, qui a souffert sous Ponce Pilate, qui ensuite est ressuscité d’entre les morts et est maintenant assis à la droite du Père ; son corps, c’est l’Église, non pas telle ou telle Église, mais celle qui est répandue sur toute la terre, non pas celle qui comprend les hommes qui vivent actuellement, mais celle qui comprend aussi ceux qui ont vécu avant nous et ceux qui vivront après jusqu’à la fin du monde.

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