Sœur Catherine Bourgeois + Ermite catholique, peintre

 

Dimanche de la Très Sainte Trinité (I)

Traité de saint Hilaire, évêque, sur la Trinité

Lib. 2, 1.33-35 : CCL 62, 38.69.71

Le Seigneur a ordonné de baptiser au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, c’est-à-dire dans la profession de foi au Créateur, au Fils unique, et à celui qui est le Don. Le Créateur de tous est unique. Il y a un seul Dieu Père, de qui tout provient ; il y a un seul Fils unique, notre Seigneur Jésus-Christ, par qui tout existe ; il y a un seul Esprit, le don de Dieu répandu en nous. Toutes choses sont donc organisées par les vertus et les attributions divines : une puissance unique de qui tout provient ; une descendance unique par qui tout existe ; une grâce unique, donnant une parfaite espérance. Et rien ne peut manquer à une telle perfection, puisqu’on y trouve l’infinité dans le Père éternel, la vision dans son image qui est le Fils, la pratique de la vie chrétienne dans le don de l’Esprit.

Que tel soit en nous le rôle de l’Esprit-Saint, apprenons-le des paroles dites par le Seigneur lui-même : J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous n’avez pas la force de les porter. Il vous est avantageux que je parte ; si je m’en vais, je vous enverrai l’Avocat. Et encore : Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Avocat qui sera pour toujours avec vous : c’est l’Esprit de vérité. Il vous guidera vers la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même ; il redira tout ce qu’il aura entendu et, ce qui va venir, il vous l’expliquera. Il me glorifiera, car c’est de moi qu’il le tirera.

Ces paroles ont été dites pour vous faire comprendre plusieurs choses ; on y trouve l’intention de celui qui procure le don et aussi la raison d’être et la nature du don. Puisque notre faiblesse serait incapable de saisir aussi bien le Père que le Fils, le Saint-Esprit est un don qui, par son intervention, peut éclairer notre foi pour laquelle l’incarnation est un mystère difficile.

On le reçoit afin de connaître Dieu. La nature du corps humain, lorsque disparaîtront les objets qui l’intéressent, sera inactive. Car s’il n’y a pas de lumière ou de jour, le service rendu par les yeux n’aura pas à s’exercer ; si aucun son ou aucune voix ne se fait entendre, les oreilles ne trouveront plus rien à faire ; si aucune odeur ne s’exhale, les narines seront sans utilité. Il en est de même pour l’esprit humain : si, par la foi, il ne reçoit pas le don du Saint-Esprit, il aura bien un principe naturel de connaissance de Dieu, mais il n’aura pas la lumière de la science.

Partager