Sœur Catherine Bourgeois + Ermite catholique, peintre

 

Lundi 4e semaine de Pâques (I)

Lecture du Miroir de la foi de Guillaume de Saint-Thierry, abbé

Cap. 7, 74-75 : SC 301, 142-144

Crois, et sans hésiter, en la sainte Trinité : le Père, le Fils, l’Esprit Saint possèdent l’unité divine, dans l’inséparable égalité d’une seule substance. Il n’y a donc pas trois dieux mais un seul Dieu. Crois que Dieu s’est fait homme pour nous : souverain remède pour guérir l’enflure de notre orgueil ; sacrement merveilleux de notre rachat et de l’acquittement de nos fautes. Crois à ses miracles, à sa résurrection d’entre les morts. Si tu sais ce qu’est la toute-puissance, crois qu’il a pu, lui, le Tout-Puissant. Si tu es capable d’apprécier le bien suprême, la bonté souveraine qui répondit à une telle détresse des âmes perdues, crois qu’il a voulu, lui, le souverain bien. Si tu peux te représenter ce qu’a accompli dans le monde la divinité humiliée, tâche, à propos du Seigneur, de saisir dans la bonté combien cette œuvre, la sienne, convenait à Dieu.

Et d’abord, pour le salut du genre humain, le Père n’a pas épargné son Fils, ni le Fils lui-même ne s’est épargné. Et c’est ainsi qu’en son image, le souverain bien s’est fait connaître au monde, apprenant à l’homme à aimer Dieu comme il mérite d’être aimé. Car, en aimant l’homme, pour ainsi dire, jusqu’au mépris de soi, il apprit à l’homme à aimer Dieu jusqu’au mépris de soi, alors que cet homme, dans sa misère, ne savait que s’aimer soi-même, et cela jusqu’au mépris de Dieu.

La voilà, la piété ; le voilà, le culte qui convient à Dieu ! C’est ainsi que la créature doit honorer son Créateur. Voilà la sagesse qu’a apportée sur la terre la souveraine sagesse, suscitant en elle tant de martyrs glorieux, tant de parfaits contempteurs du monde et d’eux-mêmes. C’est là cette sagesse divine, saveur de Dieu pour qui la goûte, pour qui vit de son Esprit de vie jusqu’à percevoir son amour, pour qui aime jusqu’à refléter en lui son image ; partage de celui qui sent en lui-même, à propos des réalités qui passent, ce que sentait le Christ Jésus, notre Seigneur, mais qui possède également, à propos des réalités éternelles, ce sens de Dieu dont un sage a pu écrire : Te connaître, c’est là un sens accompli.

 

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