Sœur Catherine Bourgeois + Ermite catholique, peintre

 

Mardi 3e semaine de Pâques (I)

Sermon de saint Maxime de Turin, évêque

Sermo 78 : PL 57, 689-690

Chaque fois que nous célébrons le martyre des saints, mes frères, nous chantons les louanges du Sauveur. Chaque fois que nous proclamons la passion des saints, nous prêchons la gloire du Christ. En effet, nous ne nous attardons pas à ce qu’ils ont souffert, mais nous considérons avec admiration celui pour qui ils ont souffert. La tristesse n’a donc pas de place dans la louange, mais la foi a sa place dans l’honneur. Nous exaltons nos martyrs, non parce qu’ils ont subi de cruels supplices, mais parce qu’ils les ont portés pour la cause de la justice. Car nous savons que beaucoup de criminels ont subi des peines encore plus dures, mais qu’elles ne leur ont servi de rien : c’est la cause qui justifie les martyrs, tandis que les criminels sont condamnés par leur conscience. C’est donc par dessus tout et avant tout pour leur foi que les martyrs doivent être tenus pour bienheureux.

Et voyez quel lieu obtiennent chez les hommes ces mêmes martyrs qui chez Dieu ont obtenu leur lieu sous l’autel. La sainte Écriture dit en effet : J’ai vu sous l’autel de Dieu les âmes de ceux qui furent tués pour le Verbe de Dieu et pour le témoignage avaient rendu, et ils criaient. Sous l’autel de Dieu, est-il dit. Que peut-on dire de plus élogieux, de plus honorable ? Reposer sous cet autel où est célébré le sacrifice pour Dieu, où sont offertes les victimes, où le Seigneur est prêtre, ainsi qu’il est écrit : Tu es prêtre pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédech.

Parce que le Christ est présent sur l’autel, il est très à-propos de placer les martyrs sous l’autel ; parce que le corps du Christ est offert sur l’autel, il est très à-propos que les âmes des justes reposent sous l’autel. Et ce n’est pas sans motif que la vengeance du sang est réclamée pour les justes, là même où est répandu le sang du Christ même pour les pécheurs. Il convenait donc parfaitement, en vertu de leur destin commun, de décider que les martyrs seraient ensevelis là même où la mort du Christ est célébrée chaque jour, ainsi qu’il le dit lui-même : Chaque fois que vous ferez cela, vous annoncerez ma mort, jusqu’à ce que je vienne. Oui, il convient que ceux qui sont morts pour la mort du Christ reposent dans le mystère du sacrement de cette mort.

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