Sœur Catherine Bourgeois + Ermite catholique, peintre

 

Mercredi 11e semaine du Temps ordinaire (I)

Du livre des Juges

Ju 6, 11-23

L’Ange du Seigneur vint et s’assit sous le térébinthe d’Ophra, qui appartenait à Yoash d’Abiézer. Gédéon, son fils, battait le blé dans le pressoir pour le soustraire à Madiân, et l’Ange du Seigneur lui apparut :  « Le Seigneur avec toi, lui dit-il, vaillant guerrier ! » Gédéon lui répondit : « Je t’en prie, mon Seigneur ! Si le Seigneur est avec nous, d’où vient tout ce qui nous arrive ? Où sont tous ces prodiges que nous racontent nos pères quand ils disent : « Le Seigneur ne nous a-t-il pas fait monter d’Égypte ? » Et maintenant le Seigneur nous a abandonnés, ils nous a livrés au pouvoir de Madiân… » Alors le Seigneur se tourna vers lui et lui dit : « Va avec la force qui t’anime et tu sauveras Israël de la main de Madiân. N’est-ce pas moi qui t’envoie ? » – « Pardon, mon Seigneur ! lui répondit Gédéon, comment sauverais-je Israël ? Mon clan est le plus pauvre en Manassé et moi, je suis le dernier dans la maison de mon père. »

Le Seigneur dit à Gédéon : « Je serai avec toi et tu battras Madiân comme si c’était un seul homme. » Gédéon lui dit : « Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, donne-moi un signe que c’est toi qui me parles. Ne t’éloigne pas d’ici, je te prie, jusqu’à ce que je revienne vers toi. Je t’apporterai mon offrande et je la déposerai devant toi. » Et il répondit : « Je resterai jusqu’à ton retour. »

Gédéon s’en alla, il prépara un chevreau, et avec une mesure de farine il fit des pains sans levain. Il mit la viande dans une corbeille et le jus dans un pot, puis il lui apporta le tout sous le térébinthe. Comme il s’approchait, l’Ange du Seigneur lui dit : « Prends la viande et les pains sans levain, pose-les sur ce rocher et répands le jus. » Et Gédéon fit ainsi. Alors l’Ange du Seigneur étendit l’extrémité du bâton qu’il tenait à la main et il toucha la viande et les pains sans levain. Le feu jaillit du roc, il dévora la viande et les pains sans levain, et l’Ange du Seigneur disparut à ses yeux. Alors Gédéon vit que c’était l’Ange du Seigneur et il dit : « Hélas ! mon Seigneur Dieu ! C’est donc que j’ai vu l’Ange du Seigneur face à face ? » Le Seigneur lui répondit : « Que la paix soit avec toi ! Ne crains rien : tu ne mourras pas. »

 

Répons

℟. Sauve-nous, Seigneur notre Dieu ; rassemble-nous du milieu des païens : * Que nous rendions grâce à ton nom, fiers de chanter ta louange !
℣. Souviens-toi de nous, Seigneur, dans ta bienveillance pour ton peuple ; toi qui le sauves, visite-nous : * Que nous rendions grâce.
℣. Gloire au Père. * Que nous rendions grâce.

Traité de saint Cyprien sur la prière du Seigneur

Nn. 34-35 : CCL 3A, 111-112

Pour ce qui est de la récitation des prières, nous constations que les trois enfants à la foi robuste et vainqueurs jusque dans la captivité ont, avec Daniel, observé les heures de tierce, sexte, none, figurant à l’avance le mystère de la Trinité qui se devait manifester à la fin des temps. En effet, de la première heure à la troisième, pour Tierce, la durée écoulée représente la consommation du nombre trinitaire ; de même, pour Sexte, l’espace qui va de la quatrième à la sixième en est une autre manifestation ; quand la septième s’est achevée à none, ces trois heures trois fois répétées expriment en perfection la Trinité.

C’est en leur donnant un sens spirituel que désormais les adorateurs de Dieu précisaient les moments qu’il convenait de consacrer à la prière. L’antique caractère sacramentel qu’attribuent les justes à celle-ci, se manifeste dès lors par la suite. C’est, en effet, à l’heure de tierce que descendit sur les disciples l’Esprit Saint pour accomplir les promesses de grâce du Seigneur. De même, c’est à l’heure de sexte que Pierre, montant à la chambre de l’étage, fut averti à la fois par un signe et par une parole venant de Dieu d’avoir à admettre tous les hommes à la grâce du salut, alors que, jusque là, il hésitait sur la question de la conversion des païens. Le Seigneur, de son côté, crucifié à l’heure de sexte, lava nos péchés dans son sang à l’heure de none et, afin de pouvoir nous racheter et nous rendre la vie, couronna par sa passion sa victoire.

Mais, pour nous, frères très chers, aux heures de prière consacrées dès l’antiquité, s’en ajoutent maintenant d’autres au caractère sacramentel. Nous avons à prier le matin afin, par cette prière matinale, de célébrer la résurrection du Seigneur. C’est ce qu’avait en vue l’Esprit Saint dans le psaume quand il disait : Mon roi et mon Dieu, je te prierai, Seigneur, le matin et tu exauceras ma voix ; le matin, je me tiendrai près de toi et te contemplerai. Le Seigneur dit de même par l’intermédiaire du prophète : Ils veilleront près de moi à la pointe du jour en disant : « Allons et retournons au Seigneur, notre Dieu. » Tandis que s’en va le soleil et que s’achève le jour, il est nécessaire de prier de nouveau. Le Christ étant le vrai soleil et le véritable jour, qui fait se retirer le soleil et le jour du siècle, quand nous prions et demandons que de nouveau se répande sur nous la lumière, c’est lui dont nous implorons la venue, lui qui doit nous donner la grâce de l’éternelle lumière.

 

Répons

℟. Écoute, Israël, écoute les préceptes du Seigneur ! Inscris-les dans ton cœur comme sur un livre ; * Et je te donnerai une terre, un pays ruisselant de lait et de miel.
℣. Vas-tu m’écouter, Israël ? Tu n’auras pas chez toi d’autres dieux, tu ne serviras aucun dieu étranger. * Et.
℣. Gloire au Père. * Et.

 

Oraison

Dieu qui as envoyé ton Fils pour nous sauver et pour faire de nous tes enfants d’adoption, regarde avec bonté ceux que tu aimes comme un père ; puisque nous croyons au Christ, accorde-nous la vraie liberté et la vie éternelle.

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