Sœur Catherine Bourgeois + Ermite catholique, peintre

 

Saint Yves, prêtre (I)

Témoignage d’Yves de Trégordel sur saint Yves

Monuments originaux de l’histoire de saint Yves, 1887, 113…115

Maître Yves jeûnait tous les jours de la semaine, sauf le dimanche ; il se nourrissait seulement de pain grossier et de soupe aux légumes, ne buvant que de l’eau ; à certains jours de la semaine, il ne prenait que du pain et de l’eau une seule fois dans la journée. De façon habituelle, quand Maître Yves prenait son repas, il avait à sa table des pauvres qui mangeaient à ses côtés, venus à lui de toutes les directions pour le suivre. Il les servait de ses propres mains dans sa maison de Kermartin et au presbytère de son église de Louannec.

Maître Yves portait des vêtements de grosse bure blanche et une chemise grossière en toile très épaisse, appelée étoupe en français. Il portait aussi de hautes sandales, à la façon des frères cisterciens. Le témoin dit aussi avoir vu souvent l’endroit où Maître Yves couchait à Kermartin ; il y avait un peu de paille, recouverte uniquement d’un vieux matelas court, exigu et de piètre valeur ; à la tête, se trouvait une pierre tenant lieu d’oreiller.

Maître Yves aimait beaucoup la justice. Tandis qu’il était official à Tréguier, il faisait prompte justice aux plaideurs qui recouraient à lui, comme en témoignaient les habitués de la curie épiscopale de Tréguier ; et il s’efforçait avant tout d’établir la paix entre ceux qui lui soumettaient leurs litiges. Il prêchait la parole de Dieu avec beaucoup de succès au clergé et au peuple. Il était très compatissant envers les petits, les orphelins, les veuves et les malheureux, rédigeant très souvent leurs lettres et leur mémoires gratuitement ; très volontiers et fréquemment il défendait leur cause sans rétribution à la curie épiscopale de Tréguier et dans les autres curies de son pays.

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