Sœur Catherine Bourgeois + Ermite catholique, peintre

 

Sainte Clotilde, reine (I)

Histoire des Francs de saint Grégoire de Tours

Lib. 2, 30-31 : PL 71, 225-226

La reine Clotilde ne cessait de prêcher au roi Clovis qu’il reconnaisse le vrai Dieu et abandonne les idoles, mais elle ne parvenait par aucun moyen à l’ébranler en faveur de sa croyance, jusqu’à ce qu’un jour, enfin, on fit la guerre contre les Alamans. Au cours de celle-ci, Clovis fut contraint par la nécessité de confesser ce que sa volonté avait précédemment refusé. Il arriva que le conflit des deux armées aboutit à un grand massacre et que l’armée de Clovis fut exposée à une complète extermination.

Voyant cela, il leva les yeux vers le ciel et, le cœur transpercé, ému jusqu’aux larmes, il dit : « Jésus-Christ, toi que Clotilde proclame le Fils du Dieu vivant, toi dont on affirme que tu viens au secours de ceux qui souffrent, et que tu donnes la victoire à ceux qui espèrent en toi, je sollicite ardemment ta glorieuse assistance. Si tu m’accordes la victoire sur mes ennemis, si j’expérimente cette puissance dont le peuple consacré à ton nom proclame avoir bénéficié, je croirai en toi et je me ferai baptiser en ton nom. En effet, j’ai invoqué mes dieux, mais je constate qu’ils ont refusé de me secourir. Je crois donc qu’ils ne possèdent aucune puissance, puisqu’ils ne répondent pas à ceux qui leur obéissent. C’est toi que j’invoque maintenant, c’est en toi que je désire croire, pourvu
que je sois délivré de mes adversaires. »

Comme il parlait ainsi, les Alamans, tournant le dos, commencèrent à s’enfuir. Et, lorsqu’ils virent que leur roi avait été tué, ils firent leur soumission à Clovis, en disant: « De grâce, ne laisse plus périr le peuple : nous sommes à toi désormais. » Quant à lui, il arrêta le combat, obtint la soumission du peuple et, ayant rétabli la paix, rentra chez lui. Il raconta à la reine comment l’invocation du nom du Christ lui avait fait obtenir la victoire. Alors la reine convoqua en secret saint Remi, évêque de Reims, en le priant d’inculquer au roi la parole du salut.

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