Sœur Catherine Bourgeois + Ermite catholique, peintre

 

Samedi dans l’octave de Pâques (II) – 2e nocturne

Homélie de saint Grégoire le Grand, pape, sur l’Évangile

Hom. 25, 1.2: PL 76, 1189-1190

Après avoir été une pécheresse publique, Marie Madeleine effaça par ses larmes les souillures de sa faute en aimant la vérité. La parole de la Vérité s’est réalisée : Ses nombreux péchés lui sont pardonnés parce qu’elle a beaucoup aimé. Celle que son péché laissait autrefois de glace, brûla d’amour par la suite. N’ayant pas trouvé le corps du Seigneur à son arrivée au tombeau, elle crut qu’il était enlevé et elle en porta la nouvelle aux disciples. Arrivant à leur tour, ceux-ci constatèrent et crurent que tout correspondait à ce que disait cette femme. Le texte ajoute alors à leur propos : Les disciples s’en retournèrent chez eux, et au sujet de Marie : Marie cependant se tenait près du tombeau, dehors, tout en pleurs.

En l’occurrence, il faut bien mesurer avec quelle force l’amour embrasait l’âme de cette femme, qui se refusait à quitter le tombeau même après le départ des disciples. Elle cherchait celui qu’elle n’avait pas trouvé, pleurait en le cherchant, et embrasée par l’ardeur de son amour, brûlait de désir pour celui qu’elle croyait enlevé. Une première conclusion s’impose : celle qui était restée pour le chercher fut seule ensuite à le voir. De toute évidence, la persévérance est une qualité de la bonne action : Celui qui persévérera jusqu’à la fin, dit le Seigneur, sera sauvé.

Or tout en pleurant, Marie se pencha pour regarder dans le tombeau. Déjà elle avait vu le tombeau vide, déjà elle avait annoncé l’enlèvement du Seigneur ; pourquoi se penche-t-elle de nouveau et de nouveau cherche-t-elle à voir ? Mais à qui aime, avoir regardé une fois ne suffit pas, car l’intensité de l’amour multiplie le désir de la recherche. Elle avait donc cherché une première fois sans trouver ; elle persévéra dans sa recherche et il advint qu’elle trouva ; et il arriva que les désirs différés s’avivèrent et qu’avivés ils saisirent ce qu’ils avaient trouvé. Car l’attente fait grandir les saints désirs. Si l’attente les fait tomber, ce n’étaient pas de vrais désirs. C’est d’un tel amour qu’ont brûlé tous ceux qui ont pu atteindre la vérité.

Partager