Sœur Catherine Bourgeois + Ermite catholique, peintre

 

Vendredi 10e semaine du Temps ordinaire (I)

Du livre de Josué

Jos 7, 4-13

Trois mille hommes du peuple environ montèrent à Béthel, mais ils s’enfuirent devant les hommes de Aï. Les hommes de Aï tuèrent environ trente-six hommes ; ils poursuivirent les autres au-delà de la porte de la ville, jusqu’à Shebarim, et les battirent dans la descente. Alors, le peuple perdit courage, et son cœur fondit.

Josué déchira ses vêtements ; devant l’arche du Seigneur, il tomba face contre terre ; lui et les anciens d’Israël y restèrent jusqu’au soir. Ils répandirent de la poussière sur leur tête. Alors Josué dit : « Ah ! Seigneur Dieu, pourquoi as-tu forcé ce peuple à passer le Jourdain ? Est-ce pour nous livrer aux mains des Amorites et nous faire périr ? Si seulement nous avions décidé de rester en deçà du Jourdain ! Je t’en prie, Seigneur, que puis-je dire, maintenant qu’Israël a battu en retraite devant ses ennemis ? Les Cananéens et tous les habitants du pays l’apprendront. Ils se tourneront contre nous pour retrancher notre nom de la terre. Que pourras-tu faire alors pour ton grand nom ? »

Le Seigneur dit à Josué : « Relève-toi ! Pourquoi rester effondré ? Israël a péché ; ils ont transgressé l’alliance que je leur avais prescrite, et même ils ont pris ce qui était voué à l’anathème, ils l’ont volé, dissimulé et mis dans leurs affaires. Les fils d’Israël ne pourront pas faire face à leurs ennemis, ils battront en retraite : à présent, ils sont devenus anathèmes. Je cesserai d’être avec vous si vous n’éliminez pas du milieu de vous celui qui est devenu anathème.

Lève-toi, sanctifie le peuple. Tu diras : “Sanctifiez-vous pour demain, car ainsi parle le Seigneur, Dieu d’Israël : Un anathème est au milieu de toi, Israël. Tu ne pourras pas faire face à tes ennemis, tant que vous n’aurez pas écarté l’anathème du milieu de vous.”

 

Répons

℟. Je vous ai conduits à travers le désert quarante années durant, moi, le Seigneur, et vos vêtements se sont-ils usés ? * N’ai-je pas fait pleuvoir du ciel, pour vous, une manne ? Et vous m’avez oublié, déclare le Seigneur.
℣. Ô mon peuple, que t’ai-je fait ? En quoi t’ai-je contristé ? Réponds-moi ! N’est-ce pas moi qui vous ai fait sortir de la terre d’Égypte ? * N’ai-je pas.
℣. Gloire au Père. * N’ai-je pas.

Homélie d’Origène sur Josué

Hom. 7, 2 : SC 71, 196-202

Ce récit me pose une question : si les prêtres sonnèrent de la trompette pour faire tomber les murs de Jéricho, tout le peuple aussi, dit l’Écriture, au son de la trompette, poussa de grandes clameurs ou, selon d’autres versions, poussa de grands cris de joie. Ce dernier sens a les préférences de l’Écriture qui dit : Heureux le peuple qui connaît les cris de joie. Dans certains cas, c’est la crainte de Dieu qui rend heureux, mais il ne s’agit que du bonheur d’un seul homme ; par exemple dans ce verset : Heureux l’homme qui craint le Seigneur. Ailleurs, plusieurs sont déclarés heureux : les pauvres en esprit, les doux, les pacifiques, les cœurs purs. Mais ici le bonheur est versé à profusion et la cause (quelle est-elle ?) de ce bonheur, on nous la montre si grande qu’elle est capable de rendre tout un peuple également heureux, pourvu que ce peuple connaisse les cris de joie. C’est pourquoi il me semble que ces cris de joie signifiaient l’union des cœurs et des âmes. Si cette union se produit entre deux ou trois disciples du Christ, tout ce qu’ils demandent au nom du Sauveur leur est accordé par le Père des cieux.

Mais si le bonheur est si grand qu’un peuple tout entier reste uni de cœur et d’âme, si bien que tous aient le même langage et soient unis dans un même esprit et un même sentiment, lorsqu’un tel peuple élèvera la voix d’un accord unanime, il se produira ce qui est écrit dans les Actes des Apôtres : il se fit un grand tremblement de terre lorsque priaient d’un même cœur les apôtres avec les femmes et Marie, mère de Jésus ; par ce tremblement de terre tout sera détruit, tout s’effondrera des choses terrestres, et le monde lui-même sera aboli.

Écoute enfin les paroles de notre Seigneur et Sauveur qui montre ce but à ses soldats et qui les encourage : Ayez confiance, j’ai vaincu le monde. Eh bien ! Puisque nous l’avons pour chef, le monde pour nous est déjà vaincu et les murailles de ce monde se sont écroulées, sur lesquelles s’appuyaient les hommes du siècle. Cependant ces choses, chacun de nous doit les accomplir en soi. Tu possèdes en toi Jésus pour te conduire par la foi ; fais-toi des trompettes étirées, si tu es prêtre ; bien plus, puisque tu es prêtre – car tu es devenu une race royale et on t’a donné le nom de sacerdoce saint – fais-toi des trompettes étirées en les tirant des saintes Écritures : tire de là tes pensées, tire de là tes paroles, car c’est pour cette raison qu’on les appelle trompettes étirées. Si telles sont les trompettes que tu fais résonner et si tout en toi s’accorde et s’harmonise, jette des cris de joie, car pour toi le monde a été détruit et abattu. Voilà, je pense, ce qui dictait à Paul cette parole de confiance : Pour moi, que j’aie garde de me glorifier, si ce n’est dans la croix de notre Seigneur Jésus-Christ par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde.

 

Répons

℟. Ô mon peuple, que t’ai-je fait ? En quoi t’ai-je contristé ? Réponds-moi ! N’est-ce pas moi qui vous ai fait sortir de la terre d’Égypte, de la maison de servitude ? Durant quarante années, dans le désert, * N’ai-je pas fait pleuvoir, pour vous, une manne ? Et vous m’avez oublié, déclare le Seigneur.
℣. Pendant quarante ans, à travers les terres arides, je vous ai conduits au milieu du désert, moi, le Seigneur ! * N’ai-je pas.
℣. Gloire au Père. * N’ai-je pas.

 

Oraison

Dieu qui as envoyé ton Fils pour nous sauver et pour faire de nous tes enfants d’adoption, regarde avec bonté ceux que tu aimes comme un père ; puisque nous croyons au Christ, accorde-nous la vraie liberté et la vie éternelle.

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