Sœur Catherine Bourgeois + Ermite catholique, peintre

 

Vendredi 5e semaine de Pâques (I)

Lettre de saint Cyprien, évêque et martyr

Ep. 63, 8 : CSEL 3, 706-707

Toutes les fois que dans les saintes Écritures l’eau est mentionnée seule, c’est le baptême qui est annoncé comme nous le voyons signifié en Isaïe. Il dit : Ne vous souvenez plus de ce qui a précédé et ne tenez plus compte des choses anciennes ; voici que je fais du nouveau qui va paraître maintenant et vous le connaîtrez. : Je ferai une route dans le désert, je mettrai des fleuves dans des lieux arides pour abreuver ma race élue, mon peuple que j’ai acquis afin qu’il publie mes hauts faits. Dieu a annoncé par le Prophète que chez les païens, en des lieux auparavant sans eau, des fleuves couleraient en abondance et qu’ils abreuveraient la race choisie de Dieu, c’est-à-dire ceux que le baptême engendrerait comme fils de Dieu.

Il est encore de nouveau chanté et annoncé d’avance que les Juifs, s »ils avaient soif du Christ et le cherchaient, seraient désaltérés auprès de nous, c’est-à-dire qu’ils recevraient la grâce du baptême. S’ils ont soif au milieu du désert dit le Prophète il leur fera venir de l’eau, il la tirera du rocher, le rocher se fendra, l’eau coulera et mon peuple boira. Cela s’accomplit dans l’Évangile lorsque le Christ, qui est le rocher, est fendu d’un coup de lance dans sa passion. C’est lui qui fait connaître ce qu’avait prédit le Prophète lorsqu’il proclame et dit : Si quelqu’un a soif qu’il vienne et qu’il boive. Celui qui croit en moi, comme dit l’Écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son sein.

Et pour qu’il soit plus clair que le Seigneur ne parle pas là du calice mais du baptême, l’Écriture ajoute : ll dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui. C’est par le baptême que l’Esprit saint est reçu et que ceux qui sont ainsi baptisés et ont reçu l’Esprit saint sont admis à boire le calice du Seigneur. Que personne ne s’étonne si, lorsqu’elle parle du baptême, la divine Écriture dit que nous avons soif et que nous buvons, puisque le Seigneur dit lui aussi dans l’Évangile : Bienheureux ceux qui ont soif et faim de la justice, car ce qui est reçu avec une soif et un désir plus ardents est possédé avec plus d’abondance et de plénitude. C’est ainsi qu’en un autre endroit le Seigneur parle à la Samaritaine et lui dit : Quiconque boira de cette eau aura encore soif, mais celui qui boira l’eau que je donnerai n’aura plus jamais soif. Il signifie par là le baptême de l’eau de salut qui est reçu une fois et n’est pas réitéré. Au contraire, dans l’Église on a toujours soif du calice du Seigneur et on le boit toujours.

 

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